Eglise Saint-Maurille

Eglise St Maurille
A l’origine, l’église Saint Maurille a été construite sur un lieu stratégique pour l’époque. Sur le plan géologique, elle repose sur un affleurement rocheux au milieu de marécages. Sur un plan commercial elle se situe près d’un franchissement de la Loire et d’un franchissement des vallées de l’Armangé et du Layon. Enfin, sur un plan religieux, elle se situe entre deux pôles païens, l’oppidum vers l’est, un centre druidique important vers l’ouest.
Historique
De l’église primitive fondée au IV siècle et probablement en bois, il ne reste rien.
Du IV° au X°siècle, les Normands et les Bretons ravagent le pays. La religion chrétienne, d’introduction récente et donc sans racines profondes, laisse l’ancienne religion reprendre partiellement. Reconstruite au début du XII siècle par les moines de Saint Serge (Angers), ils reprirent l’œuvre sur l’emplacement primitif et la dédient alors à Saint Maurille.
Au mois d’avril 1422, l’évêque d’Angers, Hardouin de Bueil, présida à la cérémonie du mariage de Gilles de Rais, le célèbre "Barbe Bleue", seigneur de Champtocé et de Tiffauges, avec sa cousine, Catherine de Thouars, dans l’église Saint Maurille.
Depuis cette époque, elle a subi maints outrages, elle a été brûlée deux fois, pendant les guerres de religion et pendant les guerres de Vendée. Elle a été reconstruite puis exhaussée au fur et à mesure des envahissements du fleuve que l’on endiguait un peu plus à chaque siècle. Au XIX siècle, des ouvriers faisant des travaux de restauration dans le chœur de l’église, trouvèrent en piochant le sol, à 1,10m de profondeur, un carrelage ancien. Continuant les fouilles, ils se rendirent compte que le sol primitif de l’église Saint Maurille était à 1,50m au-dessous du parvis.
L’église fut profondément remaniée en 1846-1847 et agrandie d’un bas côté en 1863. Extérieurement, des deux clochers du XII siècle, celui de la façade fut abattu et remplacé par le clocher actuel terminé en 1857. Il fut fortement endommagé par les bombardements de 1940. Le deuxième clocher n’est plus visible, il était situé au niveau de la coupole du XII siècle dont les assises sont établies sur des plans concentriques.
Aujourd’hui
Le chœur est enclos dans les murailles latérales primitives. Il est recouvert d’une coupole portée sur quatre piliers et quatre arcs brisés, datée du XII siècle. Un enduit revêtu de peinture la recouvrait jusqu’en 1840.
L’ensemble constitué de l’actuelle chapelle du St Sacrement, du chœur, de la coupole et de la chapelle Plantagenet renfermant « la Vierge à l’Enfant », statue classée monument historique, date de cette même époque et est également classé en 1906. Notez bien que cet ensemble représente environ la moitié de la longueur totale de l’édifice. Cela vient des agrandissements successifs et de la présence de moines.
Les boiseries et les stalles (en très mauvais état) évoquent celles de la cathédrale d’Angers et rappellent que cette église fut considérée comme la "cathédrale en second" jusqu’à la Révolution. La coutume voulait que la première messe d’un nouvel évêque soit dite dans sa cathédrale à Angers et la seconde, dans cette église.
Par dérision, le porche de l’église portait le nom de « caquetoire », nom qui désignait à l’origine un petit fauteuil installé près du feu et où on caquette (bavarde) à son aise.
Les sorties de messes étaient l’occasion de se retrouver et d’échanger les nouvelles.
Parfois, les crues viennent perturber les offices
Année 1770 « Le 28 Janvier, jour de Dimanche, nous avons été obligé d’aller faire tout notre office à l’église Notre Dame parce que l’eau était dans la nôtre, ce qui n’était pas arrivé depuis l’année 1711 ».
Autre inondation, la même année : "le 28 Novembre, l’eau était jusqu’à la marche du sanctuaire" (P. Binet de la Bodinière, curé).
En 1982, la messe de la nuit de Noël fut célébrée à Notre Dame, il y avait de l’eau dans cette église, elle était inaccessible.