Vie de Saint Maurille

Saint Maurille, sa vie
Maurille naquit en 363 dans le Milanais, de parents illustres. Ils le mirent très vite
sous la houlette de Saint Martin qui, venant de Hongrie, avait construit un monastère
pour des jeunes gens. Mais Martin quitta Milan. Saint Ambroise prit alors Maurille
comme lecteur. Peu de temps après, son père mourut. Maurille quitta alors sa mère et
son pays. Il rejoignit Saint Martin à Tours où celui-ci avait été nommé évêque. Martin
l’ordonna prêtre et l’envoya annoncer l’Evangile à « Calonna »(1) où la nouvelle
religion chrétienne commençait tout juste de s’implanter.
Depuis la plus haute antiquité, la localisation de Chalonnes au confluent du
Layon et de la Loire a été particulièrement prisée : collines au bord de l’eau offrant
des abris, carrefour entre plusieurs peuples celtes, lieu de passage obligé pour
emprunter les gués, carrefour de voies romaines nord-sud et est-ouest... favorisant les
échanges. Cette situation particulière profitait au collège druidique implanté au
Coteau St Vincent dont le rayonnement s’étendait très loin aux alentours.
Arrivant de Tours, on peut supposer que Maurille accosta près de cette église,
sur cet affleurement rocheux au milieu des marécages, proche des gués et routes
romaines importantes, situation stratégique entre le temple païen à l’emplacement de
l’église Notre Dame et l’oppidum(2) (appelé aujourd’hui le "Belvédère"). Voir plan
Commença alors sa prédication accompagnée de nombreux prodiges :
* On rapporte qu’il se mit en prière et que, venu du ciel, le feu s’abattit sur le temple
païen. A cet emplacement, Maurille construisit une première église (actuellement,
l’église Notre Dame) ; il guérit un habitant de la Possonnière qui était "perclus des
deux mains"…
* Un jour, il rencontra une troupe d’esclaves guidés par des marchands qui les
emmenaient en Espagne où ils pourraient facilement les vendre. Un esclave se sauva
du groupe et vint se jeter au pied de Maurille, le suppliant de le délivrer. Maurille
négocia avec le marchand qui resta inflexible. Maurille fit alors une prière et le
marchand fut saisi de fièvre et mourut dans l’instant. Tous les autres captifs croyant
qu’ils subiraient un châtiment pour ce qui s’était passé, supplièrent Maurille d’obtenir
la grâce pour le marchand. Maurille se prosterna alors et ne se releva qu’au moment
où le marchand ressuscita. Celui-ci libéra alors les esclaves et fit de grands dons à
Maurille.
* Après avoir passé une nuit en prière, il guérit un habitant de la Possonnière qui
avait les deux mains bloquées.
* On lui amena une femme aveugle qui était enchaînée et garrottée parce qu’elle était
possédée par un démon responsable de son infirmité. Il la regarda d’un oeil et son
regard était si fort que le démon fut contraint de sortir de la femme. Il fit le signe de
la croix (?) sur ses yeux et lui rendit la vue.
"Il fit tant de miracles (pendant son séjour d’une vingtaine d’années à
Chalonnnes) que l’on ne peut tous les rapporter" (St Mainboeuf).
Comme l’évêque d’Angers venait de mourir (423), Maurille se rendit à la
cathédrale. Quand il y entra, une colombe arriva et se posa sur sa tête. Alors, St
Martin lui imposa les mains et c’est ainsi qu’il devint le quatrième évêque d’Angers.
Maurille continua à faire des miracles : il ressuscita un enfant qu’il appela René
(Re-né du verbe naître). Il en fit bien d’autres encore… (lire « la légende de René »)
(1) Calonna : nom gallo-romain de Chalonnes.
(2) Oppidum : promontoire naturel transformé en place forte, à l’époque gauloise puis romaine